C’est historique : le Département de la Corrèze est enfin dirigée par la Gauche. C’est un groupe majoritaire et unitaire qui a été mis en place autour du nouveau président du Conseil général élu le 20 mars, François Hollande. Orientations et méthodes, premières mesures : ce qui change et va changer au Département.
Une conquête serrée
Il aura fallu tout l’engagement de François Hollande pour enlever les trois cantons nécessaires pour réaliser la bascule. Il en sort une courte majorité 19/18.
12 avaient un élu de Droite, 6 un de Gauche. Celle-ci devait prendre 3 cantons sans en perdre pour enlever le Département. Mission accomplie avec les basculements dès le premier tour de Sornac, Tulle campagne-sud et Vigeois. Seuls deux cantons restaient à pourvoir au second :
Noël Martinie était alors assuré d’un second tour tranquille. Pour Patricia Bordas, la situation était plus délicate dans le canton de Brive Nord Ouest détenu par la droite. Elle n’a pu malgré son engagement et la dynamique électorale du second tour de l’élection municipale battre Claude Nougein.
Il va falloir maintenant travailler d’arrache-pied pour que le renouvellement de 2011 conforte cette courte majorité. Gauche et Droite seront alors à quasi égalité de cantons renouvelables. Les hostilités sont déjà lancés,
Jean-Pierre Dupont donnant rendez-vous à la nouvelle majorité dans trois ans le jour même de l’élection de François Hollande à la présidence…
Changement d’orientations
L’objectif a été clairement affiché pendant la campagne : accueillir une population plus nombreuse, 15 000 nouveaux Corréziens d’ici 2015, et améliorer la vie quotidienne de chacun.
5 priorités ont été fixées : développer l’activité économique et l’emploi, préserver le pouvoir d’achat des familles, faire le pari de la jeunesse, être un département modèle pour l’accompagnement des personnes âgées, agir en faveur de l’environnement.
5 mesures concrètes destinées à améliorer la vie des Corréziens avaient été identifiées en particulier : 1 000 € versés aux jeunes ménages pour les aider à payer les frais de garde de leurs enfants de moins de 3 ans, un ordinateur portable pour chaque élève de 5ème des collèges, aider à la construction de 1 000 logements sociaux en 3 ans, une Corrèze 100 % haut débit, l’utilisation des nouvelles technologies en complément de l’aide humaine pour assurer le maintien à domicile des personnes âgées.
Tout est fait pour une mise en œuvre rapide de ces mesures : par exemple, l’ordinateur portable pour les collégiens pourrait être attribué aux élèves de 5ème dès janvier 2009.
Changement de méthodes
La fin de l’assemblée départementale “chambre d’enregistrement”. L’ensemble des décisions, y compris de refus, seront soumises à l’approbation de la Commission Permanente et discutées, comme cela se passe d’ailleurs dans la plupart des collectivités.
De larges délégations. Le nouveau président du Conseil général, pour l’exercice de sa responsabilité, pratique de larges délégations effectives aux 7 vice-Présidents et aux 5 conseillers généraux délégués.
La fin du conflit permanent avec les partenaires. Des perspectives nouvelles de coopération s’ouvrent avec les villes (Brive, Tulle et Ussel), la Région Limousin. Un contrat Région/Département, une première en Limousin, va prochainement être signé entre les deux collectivités pour clarifier les interventions de chacun sur le territoire.
Les responsabilités des élus de la nouvelle majorité
Le conseil général compte 7 vice-présidents : René Teulade [PS] (1er vice-président), ressources humaines et administration générale ; Martine Leclerc [PS] (2ème vice-présidente), action social, enfance et solidarité ; Noël Martinie [PS] (3ème vice-président), infrastructures, transports et bâtiments départementaux ; Alain Vacher [PCF] (4ème vice-président), éducation et collèges ; Sophie Dessus [PS] (5ème vice-présidente), développement territorial, services publics, culture ; Gérard Bonnet [PS] (6ème vice-président), finances ;
Robert Pénalva [PS] (7ème vice-président), sport et vie associative.
5 conseillers généraux ont des délégations : Jacques Descargues [PS] (agriculture, forêt, tourisme, environnement, TIC, fonds européens), Jean-Claude Chauvignat [PS] (insertion et personnes handicapées), Jean-Claude Yardin [PS] (habitat et logement), Jean-Claude Peyramard [PS] (développement économique et emploi), Henri Roy [DVG] (personnes âgées, santé).
Les présidences des cinq commissions sont assumées par Gilbert Fronty [DVG] (affaires financières et administration générale), Pierre Diederichs [PS] (culture, enseignement, sport, tourisme et musée du président), Pierre Coutaud [DVG] (aménagement et développement durable), Dominique Grador [PCF] (affaires sociales). La présidence de la commission développement économique et agriculture a été proposée à l’opposition. C’est Jean-Pierre Audy, nouveau conseiller général de Meymac, qui a été désigné par son groupe.
A noter que Robert Pénalva préside le Service départemental d’incendie et de secours – SDIS assisté de Gérard Bonnet à la vice-présidence ; Roger Chassagnard [PS] devient président de
l’Office départemental HLM.
C’est Jacques Descargues qui préside le groupe “Corrèze à Gauche, majorité départementale”. Il comprend 14 socialistes, 3 divers gauche et 2 communistes. (Photo)
Un audit pour conforter le changement
Pression fiscale très importante, montée de la dette ces dernières années, progression des dépenses de fonctionnement supérieure à celle des recettes… le constat fait pendant la campagne est sans appel pour la gestion précédente. L’analyse fine que l’audit des finances devrait se révéler encore plus accablant. Ses conclusions seront connues fin juin.
Dans l’immédiat, la nouvelle majorité applique un principe simple : toute dépense nouvelle doit être compensée par une économie de même montant. Elle s’est aussi fixée une contrainte :
pas d’augmentation du taux des impôts départementaux.
Une contrainte qui pourrait cependant être difficile à
tenir si l’Etat Sarkozy continuait à de se décharger du financement de ses responsabilités sur les collectivités locales…
L’autre intérêt de l’audit sera de déterminer pour les 3 ans qui viennent, les marges de manœuvre de la nouvelle majorité dont le premier budget traduisant les nouvelles orientations sera présentées en décembre.